214. Je vogue en pleine mer
1.
Je vogue en pleine mer, vers un lointain rivage,
Souvent mon frêle esquif est battu par les flots ;
Je vais à l’autre bord, où jamais nul naufrage
N’atteint les bienheureux, sauvés des grandes eaux.
2.
Conduis-moi par la foi, quand la tempête gronde,
Prends ma main, doux Sauveur, soutiens-moi sur les flots ;
Jusqu’au port du Dieu fort, où tout est paix profonde,
À jamais près de toi, dans l’éternel repos.
3.
J’avance en regardant au grand but de la vie,
Quand soudain l’ouragan éclate furieux ;
Comment pourrai-je enfin atteindre la patrie
Qui sera pour mon cœur l’asile lumineux ?
4.
Mais mon Pilote est là, son œil voit la menace,
« Rassure-toi, dit-il, c’est moi, ton protecteur » ;
À sa puissante voix, les vents bientôt font place
À la sérénité qui bannit la terreur.
5.
Parmi tous les dangers du voyage de l’âme,
Il nous reste un appui, Christ, l’ancre de la foi ;
C’est lui, divin rocher, que notre cœur réclame,
Qu’il nous conduise au port, sans doute et sans effroi !