162. Ah ! que je ne sois pas

1.
Ah ! que je ne sois pas comme un rameau stérile,
Qui, séparé du tronc, doit périr desséché ;
Mais que je sois, ô Dieu ! comme un sarment fertile
Qu’aucun vent d’aquilon n’a du cep arraché.
2.
Demeure en moi, Jésus, et qu’en toi je demeure,
Trouvant dans ton amour le plus fort des liens,
Portant beaucoup de fruits, chaque jour, à chaque heure,
Et renonçant à tout, pour jouir des vrais biens.
3.
Celui qui croit en toi, ta bouche le déclare,
Accomplira, Seigneur, les œuvres que tu fis.
Je crois… et d’où vient donc que mon âme s’égare
Si loin du droit sentier que toujours tu suivis ?
4.
Hélas ! c’est que souvent je tourne vers le monde
Des yeux qui ne devraient s’arrêter que sur toi !
Ne me retranche pas… non, Seigneur, mais émonde,
Pour que j’apprenne mieux à pratiquer ta loi.
5.
Toutefois, que jamais mon cœur ne se confie
En mes pas chancelants, pour arriver au but !
Tu donnas pour les tiens, divin Jésus ! ta vie,
Et c’est mon seul espoir de paix et de salut !

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