234. Jésus marchant sur les eaux
1.
Il faisait nuit et, battu par l’orage,
Le frêle esquif luttait contre les flots.
Le vent toujours l’éloignait de la plage
Et rendait vain l’effort des matelots.
Quand, tout à coup, au fort de la tourmente,
Tous ont cru voir de leurs yeux effrayés,
Dans les embruns, telle une ombre inquiétante,
Quelqu’un marcher sur les flots irrités.
2.
Mais, oh ! bonheur ! une voix bien connue
Des passagers a dissipé l’effroi ;
L’ombre s’efface et Jésus à leur vue
S’offre et leur dit : « Rassurez-vous, c’est moi ».
« Maître, permets que jusqu’à toi sur l’onde
Je marche aussi », dit Céphas plein d’ardeur.
« Viens ! » dit Jésus, et sur la mer profonde,
L’heureux disciple approche du Seigneur.
3.
Mais au fracas du vent, de la tempête,
Au bruit du flot qui roule et rebondit,
L’effroi le gagne, il hésite et s’arrête ;
Il a douté, sa foi s’évanouit.
Jésus entend ses accents de détresse,
Lui tend les bras et calme son émoi.
Que son reproche est mêlé de tendresse,
Quand il lui dit : « Pourquoi manquer de foi ? »
4.
Bientôt Jésus entre dans la nacelle,
Et le vent cesse, et les flots sont calmés ;
Le Maître est là ; plus de foi qui chancelle,
La paix descend dans les cœurs alarmés.
Qu’ainsi, Seigneur, pendant les jours d’orage
Je me confie en ton puissant secours,
Et que ta paix, jusqu’au bout du voyage,
Ô mon Sauveur, m’accompagne toujours !
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